Ceux qui Sont Debout
L'ancêtre aquatique
Un peu de sciences
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Dès les années 1930, un scientifique britannique, Sir Alister Hardy, a émit l’hypothèse que les particularités morphologiques qui nous différencient tant de nos cousins les chimpanzés et les bonobos, la station debout permanente, la peau nue, la possibilité d’un langage articulé, etc… seraient dues à une adaptation, à un moment donné de notre histoire, de nos lointains ancêtres à une vie semi-aquatique, au bord d’une mer.

C'est la Théorie du Primate Aquatique.

Nous aurions dans l'eau, au moins partiellement, acquis la peau nue des cachalots, ainsi que la couche de graisse sous-cutanée des phoques dont le souvenir génétique chez nous fait aujourd’hui la fortune des promoteurs de régimes amaigrissants. La traversée par un animal d’origine arboricole de bras d’eau en marchant sur le fond nous aurait appris la station debout, et aurait allongé nos jambes jusqu’à être plus longues et plus musclées que nos bras.

Nous y aurions aussi appris à contrôler notre respiration pour plonger, et à communiquer vocalement comme le font les baleines et les dauphins, incapables, dans l’eau, de se faire des signes ou de reconnaître des expressions du visage.

Toutes choses qui nous font sembler bien différents de nos plus proches cousins  les chimpanzés, avec lesquels nous partageons pourtant près de 98% de notre patrimoine génétique.

La britannique Elaine Morgan a oeuvré pendant des décennies pour faire admettre à l’establishment des paléo-anthropologues, à ses yeux conservateurs et arc-boutés sur leurs certitudes, que les thèses orthodoxes sur les origines de notre espèce sont incapables d’expliquer, en termes d’évolution darwinienne, les caractéristiques  morphologiques et physiologiques particulières de notre espèce, qui sont uniques parmi les mammifères. Et qu’a contrario, une phase semi-aquatique expliquerait pleinement ce qui nous rend uniques.


Peu à peu, des scientifiques de plus en plus nombreux acceptent de considérer que, oui, cette théorie est à prendre en considération, et que, oui, les anciennes théories sur nos origines ne tiennent vraiment pas la route.

Elaine Morgan, qui nous a quittés à l’été 2013, à l’âge respectable de 92 ans, n’aura pas pu voir ses idées triompher.